PAGE SÈCHE et ENCRE SYMPATHIQUE

Balourd 10, que ne rebute pas l'emploi de l'encre sympathique, n'entretient pas pour autant la phobie de la page blanche. (Une encre sympathique devient invisible en séch

lundi 29 novembre 2021

Morne Marne

« Qu'est-ce que tu fais-là dans cette chaloupe ?

- Sépia. »

Photo Eugène Atget, Le-Perreux-sur-la-Marne, près de Paris, 1903 ; tirée du compte Twitter aucharbon, @alcarbon68. (Le dialogue est de moi.)


vendredi 26 novembre 2021

Les joies du travail

Le lac de Constance

Henri Lessard © CopyrightDepot.com no 00072068




En panne d’inspiration, j’ai compulsé ce matin de vieux brouillons. Je suis tombé sur celui-ci, que j’avais écarté de la suite de mon recueil Grève des anges (L’Interligne, 2019, suivre ce lien vers ce billet). Le petit texte qui suit, ni bon ni mauvais, ne méritait peut-être pas un si triste sort et je me suis amusé à le redécouvrir. J’espère qu’il ne vous distraira aussi. La narratrice est la même que dans Grève des anges, il s’agit de Noëlle-Andrée Petit-Lejeune, dite simplement Noëlle, jeune étudiante dans l’histoire qui suit. (Je n'ai pas encore de date pour la parution de la suite de Grève des anges.)


Lorsque j’ai demandé à Constance en quoi consistait son travail, elle s’est accordé un temps de réflexion, m’a dit que c’était « ultra-secret » puis, non, que c’était très facile à comprendre, mais aussi très difficile et très long à expliquer. Enfin, elle a fini par avouer qu’elle préférait parler d’autre chose.

Nous avions été engagées dans le cadre d’un programme estival d’embauche d’étudiants dans différents ministères fédéraux.

Rien que ce prénom, Constance, suffit à faire renaître dans mon esprit toute une association d’idées aussi bénignes que lumineuses ; l’image d’une silhouette mince, d’une chevelure pâle, entre le blond et la couleur paille, d’un visage tout aussi pâle semé de taches de son, des inévitables yeux gris qui accompagnaient cette décoloration générale. Le plus souvent, elle pianotait à son clavier, m’offrant le dos de son fauteuil, les chevilles croisées sous elle, pieds nus hors de ses sandales, dans une posture que je trouvais enfantine. 

Nous œuvrions sous l’égide, ou plutôt sous la houlette de Maryvonne Castel-Dompierre, cheffe de service.

Sa figure infroissable, lisse comme une armure, abrupte comme la paroi d’une banquise, avait toujours pour effet de refroidir ses interlocuteurs. Les subalternes conservent au fond de leur psychée le souvenir de l’époque où les patrons (et patronnes) commandaient, invectives à la bouche et bâton à la main. On n’échappe jamais tout à fait à ses atavismes.

Maryvonne avait une façon d’annoncer des évidences sur un ton neutre et de laisser suspendre quelque couperet ou quelque épée de Damoclès dans les airs et dans les silences dont elle aimait clore ses interventions. J’avais pu voir l’effet que produisaient ses manières sur Constance : effarement, stupeur, hoquets, salutations à la japonaise avec inclination répétée du torse et retraite précipitée.

Ne se rendant compte de rien de tout ça, Maryvonne ne faisait aucun effort pour mettre Constance à l’aise. Ses visites dans nos quartiers laissaient ma collègue en transe. Mes rapports avec notre chère cheuffe étaient plus sereins. Ils étaient gouvernés par notre mutuel sens des responsabilités (j’enjolive un peu mon portrait, là) et notre non moins mutuelle indifférence.

— Elle ne va pas te dévorer, dis-je un jour à Constance. Les ogresses n’existent plus…

— Je ne sais pas, je crois que c’est sa compétence : c’est trop pour la personne si imparfaite que je suis. Elle a toujours raison, elle voit toutes mes erreurs, me les souligne une à une ; pas par mesquinerie ou par plaisir de prendre quelqu’un en défaut : pour m’instruire, pour que je progresse. En même temps, j’entends comme un compte à rebours. En même temps, j’entends comme un compte à rebours. Un jour, ce sera la catastrophe, l'explosion.

— Tu exagères. Elle semble plutôt satisfaite de ton travail, non ? Demande à être mutée si elle te fait tant souffrir. Ou prie pour qu’elle ait une promotion.

Chacun héberge l’archétype de son croquemitaine dans le fond de son être. Maryvonne correspondait à celui de Constance, probablement sans avoir rien fait pour mériter cela. C’était son monstre personnel, celui qui se cachait sous son lit quand elle était petite.

J’aurais pu économiser ma peine et simplement dire que Maryvonne, tout en étant irréprochable et d’un abord un peu revêche, était un brin énervante. Sans plus.

Mais Constance ne m’avait pas dit qui risquait d’éclater ni chez qui tictaquait le minuteur infernal. Chez elle ou chez Maryvonne ?

*

Une averse avait éclaté à l’heure où la plupart des employés arrivaient au travail.

— Il y a une grande flaque d’eau dans le hall d’entrée, dit Maryvonne. J’ai demandé à la réceptionniste d’appeler le service d’entretien.

— Ah, le lac de Constance, dis-je.

Constance avait été surprise par l’averse à mi-chemin du boulevard et du ministère : entre revenir à l’abribus ou courir vers l’entrée, elle avait choisi la seconde option.

— Tu la connais, dis-je, elle s’est arrêtée net devant la réception, sandales à la main, les pieds nus dans la flaque d’eau qui s’élargissait sur les dalles, aussi trempée qu’une lavette. À la blague, je lui ai dit qu’elle recréait le lac de Constance sous elle.

Devançant la question de Maryvonne, j’ajoutai :

— J’ai pris sur moi de lui dire de retourner chez elle se changer.

— Qu’elle apporte un parapluie, au cas. La pluie a cessé, mais j’ai besoin d’elle au plus tôt, dit Maryvonne.

Constance voit bien qu’elle se crée des soucis sans raison, elle essaie de toutes ses forces d’imiter les autres, de ne pas se faire une montagne d’un rien, sans y parvenir, prise dans je ne sais quels entrelacs. J’étais comme elle autrefois. La vie m’a guérie. Quelle dose de vie, ou d’expérience, faudrait-il inoculer à Constance pour l’insensibiliser au sérieux apparent des choses ?

Elle revint trois quarts d’heure plus tard, changée (ses vêtements je veux dire : c’était toujours la même Constance, pour le meilleur ou pour le pire), cheveux séchés et noués. Le ciel restait gris et menaçant. Oui, je sais, ça fait mauvaise littérature, mais le temps était à l’orage. Un front froid balayait la région.

Les contrariétés du matin l’avaient, pour une fois, revigorée. Elle était dans de bonnes dispositions, les joues colorées, les yeux brillants. Elle suspendit son paletot au portemanteau de l’entrée du service.

— Tu n’as pas apporté ton parapluie ? demanda Maryvonne, surgissant sur ces entrefaites.

Une personne sensible aux variations de pression aurait tout de suite enregistré le creux barométrique aussi soudain que marqué qui changea l’atmosphère de la pièce. Maryvonne, indifférente à la météo locale, continua de compulser et tourner les pages du document qu’elle destinait à l’attention de Constance.

Constance rougit, pâlit, ce qui dans son cas signifiait qu’elle rivalisait en blancheur avec le chemisier de Maryvonne.

Elle sortit de la poche de son paletot un parapluie télescopique. Se retournant, clic, elle appuya sur le bouton sans défaire la courroie qui maintenait le parapluie fermé ; le manche s’allongea et la pointe du parapluie se propulsa jusque sous le nez de Maryvonne.

Le tic-tac du compte à rebours ne m’était plus perceptible. L’explosion était imminente. Constance dardait ses yeux droits dans ceux de sa supérieure.

C’était agir en kamikaze, mais je pris Constance par le torse, immobilisant ses bras contre ses flancs pour l’entraîner loin, hors du service, à l’autre bout d’un couloir, passé deux ou trois virages et un nombre indéfini de portes, le plus loin possible de Maryvonne.

Les imprécations qu’elle lança en route ne seront pas reproduites ici. Le silex dont était fait Maryvonne générait des étincelles à chacun de ses contacts avec le monde. Plus simplement, Maryvonne manquait de tact ; la flammèche fatidique ne pouvait provenir que de son fait. Encore fallait-il qu'elle parvienne à une matière volatile inflammable. Constance la lui fournit.

Elle explosa, seule avec moi, dans une salle de conférence vide. Les êtres humains n’étant pas raisonnables, il n’y eut rien de bien raisonnable dans ses récriminations et malédictions. Il lui fallut une heure pour se calmer et sécher ses larmes de colère. Il était presque midi quand j’allai intercéder auprès de Maryvonne qui me demanda simplement si Constance allait bien :

— Je l’ai trouvée un peu volatile ce matin, dit-elle.

Il était impossible qu’elle n’eût pas entendu au moins les premières insultes que Constance avait lâchées. Il y a des surdités et des aveuglements volontaires.

La plupart des gens auraient conseillé à Constance de prendre une journée de congé. Au contraire, je pensai que quelques heures d’un boulot routinier valaient mieux que d’aller mijoter sa rancœur seule à son appartement. Elle rentrerait chez elle après avoir constaté que l’après-midi s’était déroulé normalement, que le train-train quotidien s’était aiguillé sur ses rails habituels.

Rien n’a changé au travail. Ni Constance ni Maryvonne ne tiennent à charger leur dossier des complications qui s’ensuivraient si l’une ou l’autre déposait une plainte.

Rien n’a changé, sauf que les rapports de Constance avec notre patronne adorée sinon respectée ont pris un tour plus serein. Ils sont gouvernés par leur mutuel sens des responsabilités et leur non moins mutuelle indifférence.


mercredi 24 novembre 2021

Invisibilité


Moyens qui s'offrent à qui veut passer inaperçu :

  • Publier un blogue ;
  • Publier un livre ;
  • Exister.


mercredi 17 novembre 2021

Souvenirs


Le balcon vrombissait du bourdonnement des guêpes. J'avais conclu avec elles un pacte de non-agression et le partage des lieux se faisait sans gestes brusques ni piqures.


Anti-Proust


Petit texte qui traînait dans mes brouillons.


Avis autorisés

« Proust a une phrase lourde, longue. Il n'a pas de vitalité, pas de rupture comme chez Céline. » (Patrice Luchini)

« Je ne suis pas du tout Proust. Je suis pour la phrase courte et sèche. Proust, c'est liquide, c'est de la pâte. » (Michel Tournier)

« Allez, je me lâche. Un jour, Aragon m'a dit : '' Proust, mon petit, mais il est chiant.'' » (Pierre Juquin, auteur de la biographie Aragon : un destin français, interviewé par Fabrice Pliskin pour le Nouvel Observateur)

« Ce qui est caduc chez Proust, ce sont ces riens chargés d'un vertige prolixe, les relents du style symboliste, l'accumulation d'effets, la saturation poétique. C'est comme si Saint-Simon avait subi l'influence des Précieuses. Plus personne ne le lirait aujourd'hui. » (Cioran, Aveux et Anathèmes, Gallimard, coll. « Arcades », 1987, p. 38-39)

« Proust n'a eu à côté de lui [Kafka] que des soucis de concierge. » (Alexandre Vialatte, Mon Kafka ou l'Innocence diabolique, 1998)

Mon avis

Quand j’étais jeune (vers 1970), à l'heure des émissions pour enfants les samedis avant-midi, on passait souvent un intermède qui nous faisait assister à la naissance de petits gâteaux aux pommes sur une musique du genre Pastorale. Cueillette des fruits à la main, transport dans des paniers, puis traitement à la machine : épluchage, découpage, rinçage, cuisson, etc. Arrivait l’étape ultime, tout aussi robotisée. Il s’agissait non pas de la cerise sur le sunday, mais d'un glaçage épais et sucré que l’on étendait sur les petits gâteaux à leur sortie du four. À la queue leu leu sur un tapis roulant, ils se présentaient sous un dispositif et, flourp !, une épaisse couche de glaçage s’étalait. Le tapis avançait d’un cran, un autre gâteau se présentait, flourch !, autre couche épaisse et sucrée, et ça continuait ainsi. Il y avait quelque chose de fascinant et d’inquiétant dans cette répétition sans faille d’instants que rien ne distinguait les uns des autres et on avait peur d’être happé pour l’éternité dans cet enchaînement diabolique.

Ces images me reviennent en tête quand je lis Proust. Le narrateur a mal au ventre ? : flourch, 40 pages où l’on ne quitte pas le sujet ; ensuite, il rencontre un écrivain ami de son père : reflouch, 40 pages sur l’écrivain, ses manies, son apparence, son être ; Albertine le fait damner ? : plouch, 40 pages de prose épaisse et opaque ; il part en train avec sa mère et entame un discours sur les employés des wagons de chemin de fer ?... Y en a marre, je veux respirer, je descends.

C’est cette prolixité automatique et sans hiatus qui m’agace chez Proust. On aimerait qu’il contrôle mieux le débit, qu'il varie, ou qu’il change de plateau pour ralentir, accélérer, qu’il nous épargne des longueurs ici et là pour mieux s’attarder ailleurs. Tournier et Luchini ont raison, il y a quelque chose de mou dans l’articulation de ses phrases qui se suivent sans heurt, sans surprise, alors que le lecteur a compris où il voulait en venir et ne peut s’empêcher de penser que c’est dépenser bien de la peine pour aboutir, très souvent, à un truisme, à une bagatelle.

Les longues phrases de Proust (même les moins longues) lassent moins par leur longueur que par leurs circonvolutions obligatoires dans lesquelles, on n’est pas bête, on a déjà saisi l’essentiel au-delà des lacis qui s’entortillent devant. (La preuve : elles ne procurent aucun plaisir à la relecture, le contenu étant assimilé, on coupe à travers les complications de la forme.)

En plus, ses personnages m'indiffèrent. Ce qu'il leur arrive ne m'intéresse pas.

Bref (mot pas très proustien), je ne suis pas proustien.

AJOUT (15 déc. 2023)

Récemment, on m’a présenté un extrait d’À la recherche qui tenait sur deux pages. Proust y exposait l’emprise qu’un Nom – la capitale est de Proust – peut exercer. Elle est d’autant plus puissante que la personne qui le porte demeure hors d’atteinte. Avec le Nom vient tout un milieu, un monde d’autant plus attirant qu’il est inaccessible. En vient-on à fréquenter le Nom que son aura s’étiole et s’éteint. Pour lui redonner son éclat initial, il nous faut prendre de la distance, s’éloigner du Nom, laisser le blason se redorer à mesure que le souvenir de la personne et de son milieu s’estompe.

Voilà qui est platement exposé (je parle de mon résumé) et Proust, évidemment, dit tout ça mieux que moi, le propos étant en effet tout à fait proustien, mais il lui faut deux pages, des phrases et des paragraphes, et encore des phrases pour y arriver (ou plutôt pour donner l’impression de ne jamais y arriver). Malgré cette débauche, Proust ne développe pas le sujet, il l’enveloppe en l’étirant et en l’enroulant sur lui-même. (Une image : si Proust avait été un escargot, il se serait enroulé dans sa propre bave.) On ne peut s’empêcher de penser que l’exposé s’allonge au-delà de la substance, sinon du nécessaire. Quand arrive le moment où l’on comprend la pensée de l’auteur – et ce moment survient bien avant la fin du texte –, cette coulée sans retenue nous semble tout à coup bien superflue et bien insipide. « Tout ça pour ça », pense-t-on. Il y a démesure des moyens par rapport à la fin.

Ne me parlez pas du style comme s’il excusait tout. La seule condition du style est d’avoir quelque chose à dire (Schopenhauer). Quand la chose à dire est simple et accessible au premier venu, comme c’était le cas dans les deux pages que j’évoquais, l’étirement de la démonstration lasse puis agace avant d’exaspérer. Ceux qui apprécient par-dessus tout l’économie (qui n’est pas nécessairement la concision, mais plutôt la juste proportion des moyens et des buts), le rythme, la cadence et la musique, seront de mon avis. Ne pas sacrifier les nerfs au profit de l’effusion. Il faut du rythme avant toute chose, pas de l’alanguissement. Chez Proust, la dérivation puis l’étalement peinent à se resserrer en méandres qui, même près de l’embouchure, multiplient les retours sur eux. Proust n’a pas de vitalité, de rupture, disait Luchini (citation au début du billet). Avec Proust, je me sens en compagnie d’un de ces individus qui vous prennent par le bras, vous emprisonnent dans les filets de leurs paroles, vous cajolent, et qui pensent vous enjôler en vous rasant.

Voilà, Proust, j’ai essayé et je n’aime pas. La cause est entendue (pour moi.) Nos tempéraments ne s’entendent pas. C’est tout et c’est assez. Je me sens obligé de redire que la médiocrité de ses personnages, narrateur inclus – trait de caractère dont la littérature tire habituellement des merveilles, voyez Flaubert ou Céline – me répugne. Dans les pages sur la mort d’Albertine, la candeur avec laquelle le narrateur nous fait part sans désemparer de chacune des manifestations intimes que lui cause cette disparition procède d’un égocentrisme stupéfiant. La moindre de ses démangeaisons morales lui importe plus que la mort d’Albertine. Les petits émois du moi...

Si je devais résumer ma pensée, je dirais que la longueur chez Proust n’est pas expressive. Elle se développe pour elle-même aux dépens de la nécessité et de l’expression. Elle ne signifie rien, n’apporte rien, n’ajoute rien. Or, pour un styliste, la place accordée à un développement, à une description est mesurée par les exigences, frugales ou gourmandes, que nécessite l’expression. Trop de subtilité à tout propos est une erreur.

Il y a de l’insistance chez lui, mais pas de musique.

Coda

Je viens de me rendre compte de ce qui ne va pas entre moi et Proust : c’est le narrateur. Il est toujours là, il ne fait jamais oublier sa présence. Il ne laisse jamais ni le décor, ni l’action, ni les personnages et ni le lecteur tranquilles. On aimerait avancer dans le texte sans subir l’ondée toujours alimentée qu’il génère. Il est exaspérant. Étrangement, je rencontre une exaspération semblable à lire Balzac. Autant Proust agace par sa subtilité, par ses cabrioles et ses grâces légères, autant Balzac décourage par sa lourdeur et ses gros sabots. On voit les traces de ses doigts gras partout dans le texte.

Une image encore. On parle de parents hélicoptères, persuadés que leur progéniture ne sauraient respirer sans leur vigilante présence. Il y a aussi des narrateurs hélicoptères qui ne laissent jamais leurs personnages seuls avec les lecteurs.


mardi 16 novembre 2021

Heureux d'exister


Titre d'un livre qui ne sera jamais écrit.

Votre appel est important pour nous...


Appeler un service public ou privé et faire le ménage au son de la douce musique pour appels en attente.

Péremption


Ma théorie est que nous ne pouvons supporter quelqu'un que pour un temps limité plus ou moins long se comptant en secondes, minutes ou années, mais qui n'est pas infini.

D'abord, c'est l'euphorie, puis l'habitude, ensuite, la satiété et, enfin, la lassitude.

Ah !, là, là, la lassitude !

Il faut donc éviter sous le coup de l'euphorie de trop voir une personne sous peine de s'en lasser trop tôt.

Il faut aussi tenir compte du risque de se lasser de soi-même. Quel meilleur moyen pour se donner des vacances de (et à) soi-même sinon qu'en fréquentant des personnes dont on est pas encore lassé ?

Au risque de hâter l'arrivée de la satiété qu'elles nous inspireront...

lundi 15 novembre 2021

Rond-point temporel


Pour rajeunir, il suffit d'aller dans l'hémisphère sud : sous l'équateur, les aiguilles de votre montre se mettrons à tourner dans l'autre sens (comme l'eau dans les lavabos ou les cabinets) et le temps s'écoulera à rebours. Quoi ? vous n'avez que de afficheurs digitaux ? Désolé, vous êtes condamné à aller de l'avant, on arrête pas le progrès.

En surface


Personne n'osera dire que le principal problème avec la déprime est qu'elle nous empêche d'alimenter d'insouciance notre petit quotidien superficiel.

De A à Z

 

Résolution du jour : ranger par ordre alphabétique ma collection de BD et de CD. 


dimanche 14 novembre 2021

L'habit fait le moine


Au moins, les anciens curés portaient un uniforme qui permettait de les reconnaître de loin et qui les empêchait d'aller partout.


vendredi 12 novembre 2021

Photogénie


Deux photos :

Une vieille où tu es jeune.

Une récente où tu es vieux.


mercredi 10 novembre 2021

Aller-retour

 

Un scaphandrier arpente le fond de la mer. Un message lui parvient dans ses écouteurs :

« Vite ! remonte, le bateau coule ! »