PAGE SÈCHE et ENCRE SYMPATHIQUE

Balourd 10, que ne rebute pas l'emploi de l'encre sympathique, n'entretient pas pour autant la phobie de la page blanche. (Une encre sympathique devient invisible en séch

mardi 28 septembre 2010

ÇA VA SANS DIRE

Suivez la flèche
Zénon d'Élée (Ve s. av. J.-C.) niait la réalité du mouvement.
Partant de l'exemple d'une flèche décochée, il montrait que, pour atteindre sa cible, celle-ci devait traverser une succession d'instants au cours de chacun desquels, étant à telle position, et non à une autre, elle était en fait immobile. L'addition d'instants d'immobilité ne permettant pas d'obtenir quelque mouvement que ce soit, la flèche en vol demeurait en fait immobile.

Conséquence, le mouvement est une illusion.

Conscience et conséquence
Balour le Zélé (XXe-XIXe s. apr. J.-C.) nie la réalité de la conscience.
N'ayant pas besoin d'exemple pour illustrer son raisonnement, il affirme péremptoirement que ce que nous nommons la conscience dérive d'une succession infini d'instants trop brefs pour qu'aucune conscience ne puisse y naître ou y persister. L'addition d'instants d'inconscience, même en nombre infini, ne permettant pas de créer quelque conscience que ce soit, la conscience n'existe pas.

Conséquence, la conscience est une illusion.

lundi 20 septembre 2010

NOUVEAU MESSAGE

Lundi lucide
L'inconvénient avec le repos, c'est que la futilité des raisons pour lesquelles nous nous fatiguons apparaît tout à coup en pleine lumière.

Ceci dit, bon lundi.

mercredi 15 septembre 2010

NOUVEAU MESSAGE

Ma lubie à moi 

Tout le monde entretient de petites chimères personnelles. Une lubie récurrente chez moi est de m'imaginer qu'il est en mon pouvoir d'étirer tel ou tel instant choisi aux proportions de l'éternité. Le plus drôle, c'est la sincère déconvenue qui ne pas de se renouveler.

vendredi 10 septembre 2010

NOUVEAU MESSAGE

Comment savoir ?
– Vous parlez français ?
– Peut-être ; on m'a appris une langue et on m'a dit que c'était celle-là.

lundi 6 septembre 2010

NOUVEAU MESSAGE

Bonheur des images...
Déambuler dans un centre d'achats est une expérience déroutante.

D'un côté, l'évidence éclate à chacun de nos pas : nous vivons dans une version à peine édulcorée du paradis*. Sur les affiches, les visages expriment la même joie sans mélange, universellement répandue. En quadrichromie et grandeur plus que nature, les gens sourient de porter tel jeans et tel gilet, sourient en couple, en famille, en groupe, au travail et aux loisirs, près de leur piscine, sur les trottoirs ou dans les champs, sourient à leur ordinateur, à leur téléphone, s'émerveillent de leur jeunesse ou du bel exemple de maturité sereine et guillerette qu’ils proposent.

D'un autre côté, quand je prête attention à la musique qui coule des haut-parleurs, je découvre un autre monde : tout n'est plus que râles et plaintes, détresse et supplications, effondrements des espoirs, alanguissement des êtres. Que la douleur amoureuse fait mal ! Qu’elle donne de la voix à ceux qu’elle abat ! Que l’on braille, et avec force, dans les chansons d’amour – la seule variété offerte, à ce qu’il me semble, à l’attention de mes oreilles distraites !

Bonheur des images, douleur de la musique. Notre existence est-elle un enchantement ou un calvaire ? Vivons-nous au paradis ou en enfer ?

Faudrait savoir.

(*) «Paradis édulcoré» : bel oxymore ou simple paradoxe ?

vendredi 3 septembre 2010

NOUVEAU MESSAGE

Miroir, dis-moi...
Étant donné qu'ils renvoient la lumière, les miroirs ne voient rien.

C'est la raison première de notre désinvolture à leur égard.