Raccords
Nous vivons à l'époque – triste époque – de la femme à coutures. Je fais allusion à cette cuirasse composée d’étroits fuseaux raboutés par un réseau de coutures en relief ayant la délicatesse de raccords de soudure : le jean.
Pour mieux galber les formes féminines, paraît-il. À croire que lesdites formes sont sillonnées d'un réseau de scarifications longitudinales.
Les doubles rondeurs des fesses féminines – les seules qui importent sur terre – s’effacent sous la multiplication croisée de nervures hypertrophiées (auxquelles s'ajoutent les coutures des pièces rapportées que sont les poches) au point de présenter le faciès – si l’on ose dire – d’un caparaçon de tôles rivetées.
Il ne manque même pas les têtes de clou pour parfaire l'illusion.
L'œil qui cherche une surface à caresser de la main, déçu dans ses espérances, se déporte vers l'horizon, tout chargé d'un regard triste et lointain. (Note. – Revoir cette phrase.)
Triste, triste époque.
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