PAGE SÈCHE et ENCRE SYMPATHIQUE

Balourd 10, que ne rebute pas l'emploi de l'encre sympathique, n'entretient pas pour autant la phobie de la page blanche. (Une encre sympathique devient invisible en séch
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mercredi 7 décembre 2022

Parachute

Vue du ciel par parachute fermé.

L’esprit, comme un parachute, ne fonctionnerait qu’à la condition d’être ouvert.

C’est ce que l’on dit, c’est ce que j’entends.

Mais qui donc se balade avec un parachute ouvert ?

On les garde (les parachutes) bien repliés dans leur sac et on ne les ouvre (les sacs, et donc les parachutes) que dans des cas exceptionnels. Que feriez-vous d’un parachute sali et déchiré qui vous suivrait comme la traîne d’une mariée ivre ou égarée ?

Pliez votre cerveau avec grand soin avant de le ranger promptement. C’est ainsi qu’il ramassera le moins de poussière et qu’il conservera sa jolie teinte rose.

« Le cerveau est un organe inutile, je le déplore chaque jour ; que comprend-il de la réalité, ce circonvolu enfermé dans sa boîte crânienne, replié qu’il est comme une paire de chaussettes roulées au fond d’une bottine ? » (« Chronique des beaux jours », dans Grève des anges, p. 55.)

Henri Lessard, Grève des anges – Nouvelles. Les Éditions L’Interligne, Ottawa, coll. « Vertiges », 2019, 104 pages.

mardi 21 janvier 2014

NOUVEAU MESSAGE

Entropie universelle

Pascal Quignard, dans son Lycophron et Zétès*, parle d'une amie qui, au sujet des Petits Traités** de l'auteur, semble surtout apprécier le coffret qui les réunit. «C'est très commode, disait-elle. Ça ne tombe pas.»

On ne saurait trop priser les livres qui tiennent debout tout seul. À l'exemple de l'amie de Quignard, il est possible de les utiliser comme appui-livre. Non content de s'autosoutenir, ils aident leurs voisins faiblards à ne pas s'effondrer.

C'est ériger une bibliothèque en la garnissant.

Évidemment, la seule façon pour moi de ne pas faire œuvrer ces piliers ou murailles de papier au désordre universel est de m'abstenir de les feuilleter. Parce qu'une fois lus, une partie de leur contenu se perd sans être assimilée tandis que le reste se disperse à travers ma cervelle venteuse où la poussière (même celle du savoir) aime s'accumuler dans les recoins. Ce qu'un auteur a patiemment rassemblé, je l'atomise***.

Et c'est ainsi que l'entropie de l'Univers s'accroît au dépens des efforts de ceux qui la combattent.


* Pascal Quignard, Lycophron et Zétès, coll. Poésie, Gallimard, 2010 : réédition (avec postface inédite) de la traduction de l'Alexandra de Lycophron, suivie de Zétès, parue en 1971.
** Pascal Quignard, Petits Traités, éditions Maeght, 1990 : réédition dans la coll. Folio, 1991.
*** Y a-t-il une vie dans ces recoins ? Eh bien, disons que la formation de certains grumeaux imprévus, à partir de poussières d'origines hétéroclites, trouve son explication. Finalement, je combats l'entropie à ma façon.

dimanche 30 septembre 2012

NOUVEAU MESSAGE

Entre parenthèses

(Le cerveau est un organe inutile, je le déplore chaque jour, que comprend-t-il de la réalité, ce circonvolu enfermé dans sa boîte crânienne, replié qu’il est comme une paire de chaussettes roulées au fond d’une bottine.)