On arrête pas le Progrès et le Démon de la Vitesse
« On n'est plus chez soi maintenant. On le sera de moins en moins. Rayons X qui vous pénètrent. Kodaks qui vous photographient au passage. Phonographes qui pressent vos paroles. Aéroplanes qui vous menaceront d'en haut. » (Entrée du 22 nov. 1910, Journal de l'abbé Mugnier, Mercure de France, coll. « Le Temps retrouvé », p. 196.)
Qu'est-ce qu'il dirait aujourd'hui, l'abbé Mugnier...
« Mais elle-même [la dactylographe] peut s'en prendre, non moins justement, à sa machine, dont le maniement la distrait du sens de ce qu'elle copie, et qui est capricieuse, inconfortable, énervante, comme la plupart des instruments inventés pour épargner du temps et qui ont en eux un Démon de la Vitesse qui bâcle et gâche à plaisir le travail qu'on leur confie. » (Valery Larbaud, Sous l'invocation de saint Jérôme, Gallimard, 1946, 9e éd., p. 322. Livre sur la traduction littéraire n'ayant rien de religieux malgré le titre, l'invocation étant adressée pour la forme au saint patron des traducteurs.)
Dans l'invasion de notre vie privée et dans notre soumission à d'inconfortables et énervantes machines, que de progrès !